Promotion des médias suisses et droits voisins au menu de la réunion de rentrée des éditeurs
Pour l’association Schweizer Medien, un droit voisin est urgent. En effet, les plateformes technologiques internationales telles que Google ou Meta reprennent aujourd’hui des contenus journalistiques avec lesquels elles gagnent de l’argent, sans pour autant rémunérer les entreprises de médias et les rédactions suisses. C’est pourquoi il faut une adaptation du droit d’auteur actuel, concrètement un droit voisin, comme on le connaît déjà dans l’UE, dans de nombreux pays européens et outre-mer. Le Conseil fédéral voit lui aussi la nécessité d’une telle rémunération et présentera un projet de loi dans ce sens dans les semaines à venir.
D’autre part, l’extension de l’aide indirecte à la presse est une préoccupation centrale pour l’association faîtière, afin que la desserte médiatique de base dans les régions puisse être assurée à l’avenir également. Andrea Masüger a souligné que les deux mesures se complètent : « Le droit voisin protège la place médiatique suisse contre les plateformes technologiques internationales, tandis que l’aide aux médias soutient les médias régionaux dans l’approvisionnement de base de la population ».
Le président du PLR : un vote clair en faveur d’un droit voisin
Seul un paysage médiatique libre et indépendant garantit le bon fonctionnement de la démocratie, a déclaré le président du parti PLR Thierry Burkart, principal orateur de célébration de l’Épiphanie. Il faut des médias qui informent sur des thèmes pertinents et qui les classent de manière pluraliste. Pour cette tâche et cette prestation centrales des journalistes, les médias devraient de leur côté pouvoir réaliser un bénéfice afin de pouvoir investir à long terme dans le journalisme. Dans ce contexte, il est clair pour Thierry Burkart que la propriété intellectuelle des professionnels des médias doit être protégée et que les contenus journalistiques ne peuvent pas être repris par des plateformes tech sans rémunération. « Même un grand magasin qui diffuse de la musique en arrière-plan doit payer une redevance pour l’utilisation de la musique », affirme Burkart. « Le droit voisin est nécessaire », a déclaré Thierry Burkart qui, lors de son discours, s’est également prononcé en faveur de l’aide indirecte à la presse établie. Le président du PLR s’oppose en revanche à une aide directe à la presse, car elle pourrait, selon lui, menacer d’une influence de l’Etat et donc nuire à la crédibilité des médias.
Les GAMAM ont éliminé la concurrence loyale
Martin Andree de l’université de Cologne s’est ensuite penché sur l’ensemble du comportement commercial des plateformes et sur l’état du monde numérique. Ce spécialiste des médias a dressé un tableau sombre de la situation : « L’Internet libre et la concurrence loyale ont été systématiquement éliminés par le GAMAM ». Les plateformes tech ont abusé de leur position de monopole et ont notamment profité de la reprise de contenus sans rémunération. La domination presque incroyable de quelques acteurs sur Internet est une évolution désastreuse – mais la société n’est pas assez alarmée. Cet orateur voit des solutions possibles dans des standards ouverts, l’interdiction de la monétisation de contenus punissables ou la limitation de la part de marché.
Toujours à l’occasion de l’Épiphanie, le CEO Ringier Marc Walder a annoncé que CHMedia et NZZ rejoignaient l’alliance de login OneLog en tant qu’actionnaires. La solution de login pour les médias suisses s’en trouve ainsi considérablement renforcée.